Publié par Eplaque
Posté le 7 mars 2023 - 2 min de lecture ⏳
Fidèle à l’adage qu’on n’arrête pas le progrès, l’automobile ne cesse d’évoluer. Cependant, la technologie est-elle toujours avantageuse pour l’utilisateur final ? Pas toujours. Nos voitures sont certes de plus en plus confortables, connectées et intelligentes… Jusqu’à ce présent c’est positif, mais que va-t-il se passer quand ces fonctionnalités avancées vont être utilisées contre le conducteur ? Un brevet déposé par Ford donne une idée de ce qui pourrait nous attendre dans un futur pas si lointain que cela.
Le constructeur américain Ford vient de déposer un brevet qui vise à désactiver certaines fonctionnalités d’une voiture en cas de retard de paiement. En l’absence de règlement après plusieurs relances, une voiture connectée pourrait même prendre seule le chemin de la concession ! Vous n’avez pas payé la mensualité de votre voiture en LLD, LOA ou achetée à crédit ? Le prêteur pourrait désactiver votre système audio, la climatisation ou le GPS ! Pour les retards de paiement significatifs, le brevet prévoit la possibilité de verrouiller la voiture. Pour les modèles autonomes, un retour au bercail automatique est même prévu.
Ces craintes liées aux dérives de l’utilisation de la technologie à des fins liberticides ne sont pas nouvelles. Un débat public sur ces dangers potentiels a lieu depuis des années, voire des décennies. Cependant, ces inquiétudes qui pouvaient faire sourire il y a encore 5 ou 10 ans deviennent de plus en plus concrètes. Voitures intelligentes, reconnaissance faciale, remplacement progressif de l’argent liquide par les transactions électroniques… Si la technologie a le pouvoir de nous faciliter la vie au quotidien, elle peut également cacher des dangers en cas de dérives autoritaires.
Après tout, il n’est pas scandaleux de ne pas pouvoir utiliser un véhicule que l’on ne paie pas. Dans ce cas, la technologie ne fait que faciliter des processus qui existent déjà. Si vous ne payez pas votre facture d’électricité ou de connexion Internet, tôt ou tard le service est coupé. Un huissier peut saisir un bien, les SATD sont une réalité. Où est le problème, alors ? En franchissant ces pas, on risque d’aller toujours plus loin. Jusqu’où ? Nul ne le sait.
Il serait naïf de penser que nous sommes à l’abri du déraisonnable, que ce risque ne concerne que des pays lointains et non démocratiques. On se souviendra qu’au Canada, l’État avait gelé les comptes en banque des chauffeurs-routiers qui manifestaient contre le gouvernement. Le droit de manifester n’est-il pas fondamental dans un État libre et démocratique ?
Alors que faire, au juste ? Rester vigilant, en rappelant à chaque fois que c’est possible à nos élus qu’il n’est pas tolérable de vivre dans un État policier.