La pérennité de l’industrie automobile européenne est en danger, selon les patrons de Renault et Stellantis
Publié par Eplaque-2 min de lecture ⏳
Le 09/05/2025

Le secteur automobile européen est en difficulté. Entre inflation galopante et transition écologique mal pensée, le secteur est inquiet. Dans une interview croisée accordée au Figaro, John Elkann (Stellantis) et Luca de Meo (Renault) tirent la sonnette d’alarme sur les défis et les dangers que cette transition impose. Ils alertent sur une stratégie européenne jugée trop rigide et déconnectée des réalités économiques. Sans ajustement devenu urgent, cela pourrait porter un coup fatal à la souveraineté industrielle du continent.
Les inquiétudes principales des dirigeants de Stellantis et Renault : Chine, règlementation, transition
Dès 2025, la Chine produira plus de voitures que l’Europe et les États-Unis réunis. Ce basculement menace de marginaliser l’industrie automobile européenne. Le Vieux continent pourrait devenir dépendant des importations, perdant ainsi sa compétitivité et sa capacité d’innovation.
De plus, le marché automobile européen est le seul grand marché mondial à ne pas avoir retrouvé son niveau d’avant la pandémie. À ce rythme, ce secteur pourrait se contracter de 50 % dans les 10 prochaines années.
Des règlements étouffants
Les 2 dirigeants dénoncent la complexité croissante des réglementations européennes. Elles alourdissent les voitures et le rendent plus complexes. Et donc plus coûteuses. Selon Luca de Meo, les clients n’ont tout simplement plus les moyens d’acheter ces véhicules. L’interdiction des moteurs thermiques en 2035 est également perçue comme un facteur d’effondrement de la demande.
Une transition écologique mal pensée
Bien que les objectifs climatiques soient soutenus, les 2 patrons critiquent une approche qu’ils jugent idéologique. Ils appellent à une stratégie plus pragmatique, avec des solutions technologiques diversifiées (hybrides, carburants alternatifs, etc.). Cette souplesse pourrait accélérer le renouvellement du parc automobile européen, dont l’âge moyen reste élevé.
Le rôle négatif de l’Union européenne
Les CEO de Stellantis et Renault reprochent à l’Union européenne d’être trop lente et rigide dans ses décisions. Selon eux, elle néglige les besoins spécifiques des constructeurs généralistes. La priorité, ce sont les véhicules pas cher. Ce qui est difficile à proposer vu le cadre légal. Ils demandent une meilleure coordination entre les institutions politiques et les industriels. Ainsi qu’une approche plus équilibrée, qui prend en compte les réalités économiques et sociales.
Enjeux et recommandations
Pour préserver la compétitivité de l’industrie automobile européenne, Elkann et de Meo appellent à un retour au dialogue entre politiques, industriels et scientifiques. Ils insistent sur la nécessité d’une flexibilité réglementaire et d’une stratégie industrielle claire, afin de garantir un avenir durable à la « voiture populaire » en Europe.
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