Immatriculation en véhicule de démonstration : un levier pour gonfler les chiffres de ventes ?
Publié par Eplaque-2 min de lecture ⏳
Le 12/05/2025

L’immatriculation des véhicules en « démonstration » est une pratique courante dans le secteur automobile. Pourtant, derrière cette nécessité se cache parfois une stratégie pour gonfler artificiellement les chiffres de ventes des constructeurs.
Carte grise de démonstration : le but
Dans le monde automobile, les véhicules de démonstration (VD) jouent un rôle essentiel. Ce sont des voitures immatriculées spécialement par les constructeurs auto pour être exposées et utilisées en essais dans les concessions.
Cette carte grise particulière, temporaire (de 3 à 12 mois), permet aux clients de voir et tester les modèles avant achat. Cependant, cette pratique, bien que nécessaire, peut avoir des conséquences financières pour les marques si ces véhicules restent trop longtemps invendus. Plus encore, certains constructeurs en profitent pour gonfler artificiellement leurs chiffres de ventes. Ce qui peut fausser la réalité du marché.
Les chiffres des constructeurs français : Renault, Peugeot, Dacia et Citroën
Sur les 4 premiers mois de l’année, Renault a fait la carte grise d’environ 97 000 véhicules. Un particulier figure sur la moitié des titres. Ce qui est un signe de ventes saines. Cependant, Renault a aussi enregistré 5 822 véhicules de démonstration, selon Automobile Magazine.
Peugeot, avec un réseau plus petit (environ 2 200 concessions contre 3 300 pour Renault), a immatriculé 83 000 véhicules, dont 32 000 à des particuliers, mais surtout 8 727 véhicules de démonstration. Soit un volume nettement supérieur à Renault.
Dacia, quant à elle, affiche un ratio beaucoup plus faible avec seulement 3 952 VD pour 52 000 ventes, ce qui est remarquable. Citroën, avec 41 000 ventes, a immatriculé 5 737 véhicules de démonstration, soit plus de 10 % de son total, ce qui est plutôt élevé.
Pourquoi ces chiffres varient-ils autant d’une marque à l’autre ?
Plusieurs facteurs expliquent ces différences. D’abord, la taille et la densité du réseau de concessions jouent un rôle. Un réseau plus étendu peut nécessiter plus de véhicules de démonstration pour couvrir tous les points de vente.
Ensuite, la stratégie commerciale de chaque marque influence ces chiffres. Peugeot semble privilégier un nombre plus important de VD, peut-être pour maximiser les essais clients. Dacia, avec un positionnement plus simple et des modèles moins nombreux, limite le recours à la carte grise démonstration.
Enfin, la nature même des modèles proposés compte : Tesla, par exemple, avec seulement 2 modèles phares et une configuration en showroom sans véhicule physique à tester, n’a immatriculé que 58 VD sur 7 500 ventes, un ratio extrêmement bas.
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