Sécurité des plaques d’immatriculation : un professionnel suisse tire la sonnette d’alarme
Publié par Eplaque-2 min de lecture ⏳
Le 01/09/2025

La sécurité des plaques d’immatriculation suisses est pointée du doigt. André Seiler, directeur de Plaque Suisse, estime que le pays a pris du retard face aux risques de contrefaçon. Mais les autorités estiment qu’il n’y a pas de problème qui urge. Laxisme gouvernemental ou fabricant qui prêche pour sa chapelle ? Chacun se fera son opinion…
Des plaques figées depuis 1971, selon André Seiler
La plupart des plaques helvétiques sont fabriquées à Nunningen, dans le canton de Soleure. Plaque Suisse y produit pour 20 cantons, ainsi que pour le Liechtenstein. Malgré ce rôle central, son directeur se montre critique. Il reproche au Conseil fédéral et à l’OFROU de sous-estimer la menace et de s’en tenir à un niveau de sécurité minimal.
La position officielle est claire. Le gouvernement affirme que le film réfléchissant avec marquage laser suffit. Selon l’OFROU, les contrefaçons seraient faciles à détecter. Il n’y a donc pas lieu d’agir à court terme. Pour Seiler, c’est insuffisant. Il juge ce film le niveau de sécurité « le plus bas possible », car peu exploitable lors d’un contrôle routier sans éclairage ad hoc.
De fausses plaques suisses en vente en France
Le patron de Plaque Suisse rapporte avoir commandé une fausse plaque suisse en France pour test. À l’œil, la copie était indiscernable. Les statistiques officielles évoquent seulement 20 plaques falsifiées détectées en 2024 par l’OFDT. Or, beaucoup ne seraient pas détectées, d’après ses informations. Au point que des agents de l’OFAC auraient sollicité auprès de ses services une formation dédiée à la détection.
Dans son plaidoyer, Seiler cite des exemples étrangers plus ambitieux. Des plaques avec hologrammes intégrés, microtextes, signatures numériques et contrôle automatisé aux frontières existent déjà. En comparaison, la Suisse ferait figure “d’homme de Néandertal” sur le terrain des plaques d’immatriculation, selon ses mots.
Plaques suisses vs plaques françaises : où en est l’Hexagone ?
En France, on n’est pas beaucoup mieux loti. Un numéro TPPR figure sur le bord de la plaque. Il identifie le fabricant via son code d’agrément UTAC. Mais cela ne veut pas dire que la plaque est légitime… Cette situation explique pourquoi il y a tant de doublettes en France. Si Mr Seiler était actif en France, on peut deviner ce qu’il aurait à dire pour la sécurité des plaques d’immatriculation françaises.
Une critique intéressée ?
Il est vrai qu’en termes de sécurité des plaques minéralogiques, la Suisse peut mieux faire. Cependant, le pays ne connaît pas un gros problème lié à l’usurpation de plaque minéralogique comme en France. On peut donc comprendre la position officielle suisse, qui estime qu’il n’y a pas péril en la demeure.
Pourquoi ces critiques acèrbes, alors ? Comme le rappelle Blick, Mr Seiler est le patron de la société qui fabrique ces plaques. Une plaque d’immatriculation à haut niveau de sécurité est évidemment plus chère. Le conflit d’intérêt n’est en effet pas bien loin…
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