Au Mali, l’obligation d’immatriculation n’est pas bien suivie… par les forces de l’ordre
Publié par Eplaque-2 min de lecture ⏳
Le 30/07/2025

Il y a un an, le Mali décidait d’imposer l’immatriculation obligatoire de tous les véhicules. Cependant, cette campagne conçue pour renforcer la sécurité routière et restaurer l’autorité de l’État a engendré une situation déroutante : les premiers concernés par la loi, les forces de sécurité… ne la respectent pas.
Une situation paradoxale : des véhicules officiels hors-la-loi
Le Mali a beau connaître un backlog dans l’immatriculation des véhicules… Certains ne sont pas pressés de se mettre en règle. Comme l’indique le média local L’Infodrome, dans des villes comme Bamako, il est courant de croiser des véhicules appartenant à des policiers, gendarmes ou gardes nationaux dépourvus de plaques d’immatriculation. À la place, ces véhicules affichent parfois un simple code « CH » suivi du numéro de châssis. Ou, pire, roulent sans plaques. Ces voitures cumulent souvent les manquements : sans carte grise, vignette, contrôle technique ou assurance.
Ce paradoxe soulève des questions sur l’exemplarité des forces censées faire respecter la loi. Comment l’État peut-il espérer imposer des règles à la population, si ses propres représentants ne les suivent pas ?
Un coût financier et moral pour le Mali
Le non-respect de la réglementation par les forces de police maliennes ne se limite pas à un problème d’image et de crédibilité. Il représente aussi un manque à gagner important pour les finances publiques. En effet, les véhicules d’occasion importés au Mali doivent s’acquitter d’un droit d’enregistrement de 260 000 F CFA en moyenne (environ 400 €). Or, une grande partie de ces véhicules échappent à cette taxe.
Lorsque des centaines, voire des milliers de véhicules ne s’acquittent pas de ces taxes, les pertes pour le Trésor public se chiffrent en milliards de francs CFA.
Une culture d’impunité qui fragilise l’autorité de l’État
Cette situation révèle une culture d’impunité qui mine la crédibilité de l’État. Des agents des douanes qui ferment les yeux. L’arrogance de certains policiers… Tout cela alimente un sentiment d’injustice parmi la population.
Quelles solutions pour restaurer la confiance et imposer l’immatriculation obligatoire au Mali ?
Régulariser la situation va représenter un défi pour les autorités maliennes. Car ce sont justement les contrevenants qui sont censés faire appliquer la loi. Comment faire ? Le gouvernement va probablement devoir faire pression sur les responsables des forces de sécurité pour qu’ils s’assurent que les règles sont respectées par leur service. Et des têtes devront peut-être rouler pour imposer que tout le monde au Mali fixe des plaques d’immatriculation sur sa voiture. Que l’on soit fonctionnaire, policier ou citoyen lambda, tous sur un pied d’égalité.
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