Fraude à l’immatriculation : d’autres mesures vont accompagner les plaques roses

C’est une petite révolution visuelle qui attend les automobilistes français. Dès le 1er janvier 2026, une nouvelle couleur fera son apparition sur les plaques d’immatriculation : le rose vif. Mais il ne s’agit que d’une mesure parmi d’autres. Le gouvernement a en effet décidé de s’attaquer aux fraudes liées à l’immatriculation, de l’usurpation au trafic de véhicules volés ou dangereux.

Les plaques roses : pour les immatriculations WW et W

Cette mesure, officialisée par l’arrêté du 21 novembre 2025, ne vise pas l’esthétique, mais bien l’efficacité. Jusqu’à présent, les plaques provisoires (WW) et les plaques garage (W) ressemblaient à s’y méprendre aux plaques définitives. Elles arboraient le même fond blanc et le même format. Par conséquent, il était difficile pour les forces de l’ordre de les distinguer dans le flot de la circulation.

Cette confusion prend fin dès le mois prochain. À partir de 2026, les véhicules neufs, importés ou en essai devront porter des plaques à fond rose. Ce changement radical a un double objectif :

• Identification instantanée des véhicules en immatriculation provisoire
• Vérification de la validité du certificat en un coup d’œil

En effet, ces nouvelles plaques roses afficheront clairement la date de fin de validité (mois + année) sur la partie droite. Fini les plaques WW qui circulent des mois après leur expiration ! Les policiers et gendarmes pourront désormais sanctionner les abus sans même avoir besoin d’arrêter le véhicule pour vérifier les papiers.

Fraude à la carte grise : un plan d’attaque bien plus large

Si l’arrivée des plaques roses a fait grand bruit, elle n’est que la partie visible de l’iceberg. Le ministère de l’Intérieur prépare une riposte globale. Selon les informations du Figaro, un plan complet sera dévoilé dans les prochaines semaines.

Le gouvernement ne compte pas s’arrêter à la couleur des plaques. D’autres mesures fortes sont attendues :

• Le projet SIV 2 : une refonte technique du Système d’Immatriculation des Véhicules est en cours. Elle offrira des outils numériques plus puissants pour traquer les anomalies.
• Le ménage chez les mandataires carte grise : les conditions d’habilitation des professionnels de l’auto ont été durcies. L’objectif est de cibler les « faux garages » qui revendent des véhicules volés ou maquillent des dossiers. Les contrôles vont devenir de plus en plus rigoureux
• Plus de pouvoirs aux forces de l’ordre : de nouvelles capacités d’action seront données aux policiers pour lutter contre les réseaux criminels

💡 Chaque année, 4.000 habilitations SIV sont suspendues. Soit 10 % du total des prestataires carte grise !

Pourquoi une telle urgence ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Chaque année, environ 250.000 véhicules frauduleux sont identifiés en France. Ce n’est pas anodin.

Il ne s’agit pas seulement d’automobilistes qui tentent d’échapper aux PV. Ces fraudes nourrissent aussi le grand banditisme. Elles permettent d’anonymiser des voitures utilisées pour des trafics ou de remettre en circulation des véhicules volés ou de véhicules accidentés (VGE).

En 2024, près de 4.000 habilitations de professionnels ont été suspendues. Cela prouve que les failles du système actuel sont exploitées activement. Avec ce nouveau plan et ces plaques très voyantes, l’État espère enfin reprendre le contrôle et assainir le parc automobile français.