Mesure d’urgences au Cameroun pour les demandes de carte grise en ligne en souffrance

Le Cameroun est en pleine réforme de son système de délivrance des titres de circulation. Cependant, cette transition s’est accompagnée d’un afflux massif de demandes, provoquant des retards importants et une frustration généralisée parmi les citoyens. Une situation qui semble malheureusement accompagner tous ces projets de par le monde.

La simplification administrative : reculer pour mieux sauter ?

Une initiative visant à moderniser et simplifier les démarches pour les usagers. Des promesses alléchantes. Et lors du jour J, des difficultés à obtenir sa carte grise en ligne. Ce scénario de la dématérialisation des demandes de titre qui cafouille semble universel. Si l’intention de départ est louable, les résultats sur le terrain rappellent que la modernisation des services publics est souvent semée d’embûches. Le Cameroun est un énième exemple en la matière

Un afflux massif de demandes mal anticipé

Selon cet article d’Ecomatin, les autorités camerounaises ont dû mettre en place des mesures d’urgence pour fluidifier la délivrance des cartes grises à la suite de l’implémentation du nouveau système. Ce dernier, censé accélérer les démarches, a eu l’effet inverse en créant un blocage administratif. Les préfectures et services compétents ont été submergés par un nombre inattendu de demandes, dépassant leur capacité de traitement.

Les files d’attente virtuelles s’allongent, les délais aussi. Les usagers déplorent une communication insuffisante ainsi qu’un manque de préparation des autorités. Cette situation a poussé le gouvernement à renforcer les effectifs et à adopter des solutions temporaires pour désengorger les services. Mais les défis restent nombreux.

Les maladies de jeunesse de la carte grise en ligne semblent universelles

Cette crise rappelle les difficultés rencontrées dans d’autres pays lors de réformes similaires. Par exemple, au Québec, le projet SAAQclic a connu un lancement chaotique, avec des retards et des bugs majeurs. En France, l’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANTS) a également connu des débuts compliqués. Durant les premiers mois, les attentes interminables pour les cartes grises et permis de conduire étaient monnaie courant.

Dans le cas du Cameroun, la modernisation a surtout mis en lumière l’importance d’anticiper l’impact des réformes sur les usagers. Ce n’est pas qu’une question de systèmes informatiques. Le volume des demandes, souvent sous-estimé, peut rapidement saturer les infrastructures existantes, rendant les services inaccessibles pour une grande partie de la population. À ce sujet, des difficultés similaires sont actuellement rencontrées par l’Algérie pour la demande en ligne de titre de passage en douane.

Tirer des leçons pour l’avenir

Pour que la modernisation des services publics carte grise soit un succès, il est essentiel d’investir non seulement dans les outils technologiques, mais aussi dans les ressources humaines et la planification. Une communication claire et une phase de transition progressive sont également indispensables pour éviter les afflux soudains de demandes.

L’exemple du Cameroun montre que même avec les meilleures intentions, la transformation numérique peut entraîner des conséquences inattendues si elle n’est pas accompagnée d’une stratégie rigoureuse. Et alors que le gouvernement met en œuvre des mesures d’urgence, cette expérience pourrait servir de leçon à d’autres pays en quête de modernisation.