La voiture électrique à la peine suite à la disparition des incitants financiers

Depuis quelques mois, les véhicules électriques subissent un sérieux revers en France. La fin de la carte grise gratuite, combinée à la réduction du bonus écologique et à la suppression de la prime à la conversion, met à mal un marché déjà fragilisé. Les ventes de voitures électriques accusent une baisse spectaculaire de 40 % chez les particuliers. De quoi inquiéter concessionnaires et fabricants.

Voitures électriques : une équation financière qui se complique

La gratuité de la carte grise, autrefois perçue comme un argument de vente majeur, est de l’histoire ancienne, sauf dans les Hauts-de-France. Cette mesure, couplée à la baisse des aides étatiques, pèse sur le budget des acheteurs. À titre d’exemple, pour une MG 4 XPower, les frais d’immatriculation atteignent presque 600 €. Soit une somme qui alourdit un coût d’achat déjà conséquent.

Auto Plus, qui a tenté de négocier la carte grise gratuite auprès de concessionnaires de marques variées, a pu évaluer la nervosité qui règne dans le secteur. Un vendeur Renault, frustré, a déclaré : « Cette taxe envoie un mauvais signal. Elle place les électriques au même niveau que les thermiques, ce qui est incohérent avec les enjeux environnementaux. »

Des concessions en difficulté

Les concessionaires peinent à séduire les clients en raison de marges de manœuvre réduites. Chez Renault, par exemple, seule une prime CEE de 310 € est proposée pour compenser la nouvelle taxe. D’autres marques, comme Peugeot, tentent des solutions créatives, comme des partenariats pour offrir des remises indirectes. Mais globalement, la situation est tendue. Certains vendeurs évoquent une hausse des ventes d’hybrides au détriment des électriques.

Voiture électrique : des perspectives incertaines en Europe

Au-delà des chiffres, ce contexte reflète un malaise plus profond. Alors que l’État mise sur une transition vers des mobilités plus propres, les aides, essentielles pour démocratiser l’électrique, s’amenuisent. Le résultat : une perte de compétitivité des véhicules électriques face aux hybrides ou aux thermiques. Plusieurs constructeurs, comme MG, envisagent de relocaliser la production en Europe pour retrouver l’éligibilité au bonus écologique. Mais cela suffira-t-il à inverser la tendance ? Et qui dit qu’il existera toujours lorsque l’usine sera opérationnelle ?

Le marché des voitures électriques semble à un tournant critique, où les décisions politiques ont plus que jamais un impact majeur sur l’avenir de ce secteur.